François Fillon promet une révolution fiscale
Dès sa première grande interview, François Fillon a promis une révolution fiscale et en a fait l'une des trois priorités de son gouvernement avec la sécurité et l'emploi. Nous avons donc bien la confirmation que la question des impôts sera au coeur de l'action du gouvernement.
François Fillon a confirmé la suppression des droits de donation et de succession pour 95 % des Français ainsi que l'instauration de la possibilité de déduire de son revenu les intérêts de l'emprunt ayant permis l'acquisition de la résidence principale.
Camarades, la révolution est en marche.
2007 sera l'anti 1981 fiscal. Sans plus tarder, Xavier Bertrand a donc fait deux autres annonces qui respectent les engagements pris durant la campagne : l'exonération du travail des étudiants et des heures supplémentaires.
Toutefois, la révolution fiscale promise risque de buter sur trois obstacles récurrents :
1. absence de financement des mesures annoncées ce qui va accroître le déficit et réduire progressivement à 0 la marge de manoeuvre du gouvernement.
En effet, comme en 1981, le gouvernement ignore volontairement le problème du financement de son programme.
2. promesses fallacieuses de réduction d'impôt pour certaines catégories ce qui risque de les décevoir.
Par exemple, j'ai déjà démontré dans un précédent billet que l'exonération du travail des étudiants ne leur procurera aucun gain d'impôt.
3. infaisabilité de certaines promesses.
En effet, l'exonération des heures supplémentaires est tellement complexe à mettre en oeuvre qu'elle pourrait bien ne jamais voir le jour. L'encadrement du dispositif pour éviter les fraudes pourrait le rendre en effet totalement illisible. De plus, il existe toujours un doute sur la constitutionnalité de cette promesse.
L'idéal révolutionnaire de l'UMP va-t-il en survivre ?
Réponse une fois que l'état de grâce sera achevé.